Idris Khan
After the reflection II, 2025
Œuvre d’art
Idris Khan
After the reflection II, 2025
Ensemble de 3 pièces. Huile et encre sur papier / Set comprising 3 artworks. Oil and ink on mounted paper
Non encadré / Unframed: 47 x 39 cm chaque / each (18 1/2 x 15 3/8 in.) Encadré / Framed: 56 x 48 x 6 cm chaque / each (22 x 18 7/8 x 2 3/8 in.)

« After the Reflection » est une exploration méditative de la mémoire, de la perception et du temps. Inspirée par « Reflets verts » de Claude Monet (Musée de l’Orangerie, Paris), l’œuvre dissèque l’essence de la peinture à travers une grille de collages monochromatiques réalisé à l’aquarelle. Tous tirent leur teinte de la palette vive de l’œuvre originale de Monet, créant un écho harmonieux mais fragmenté de la vision du peintre. Sur ces lavis translucides se superposent des strates denses de notations musicales - des notes choisies pour leur résonance avec la réponse émotionnelle de Khan à la peinture. Au fur et à mesure que les notations sont superposées, elles se fondent en un palimpseste complexe, brouillant la frontière entre la mélodie et le bruit, la structure et le chaos. Le résultat est une cacophonie visuelle et sonore, où le sens est à la fois construit et effacé. Grâce à ce processus presque scientifique de déconstruction et de reconstruction, Khan invite le spectateur à reconsidérer la façon dont les souvenirs sont formés, transformés et finalement réimaginés.


“After the Reflection” by Idris Khan is a meditative exploration of memory, perception, and time. Inspired by Monet’s Green Reflection, the work dissects the painting’s essence through a grid of ten monochromatic watercolour collages. Each panel draws its hue from the original’s vivid palette, creating a harmonious yet fragmented echo of Monet’s vision. Layered over these translucent washes are dense strata of musical notation—scores chosen for their resonance with Khan’s emotional response to the painting. As the notations are repeatedly superimposed, they coalesce into an intricate palimpsest, blurring the line between melody and noise, structure and chaos. The result is a visual and sonic cacophony, where meaning is both constructed and obliterated. Through this almost scientific process of deconstruction and reconstruction, Khan challenges the viewer to reconsider how memories are formed, transformed, and ultimately reimagined.

The centerpiece of “On Reflection,” a grid of monochrome watercolors collectively titled After the Reflection, is a deconstructive study of ‘Reflets verts’ (Green reflections), one of the eight murals in Claude Monet’s suite of water lilies at Paris’ Musée de l’Orangerie. Khan began by extracting what he feels are that painting’s thirty most important colors, then used a synthesizer to generate a sound profile of its gradations and modulations. A musical transcription of that sound supplies the notes stamped on the surface of each watercolor, on top of which sit collages made from actual sheet music—evoking Khan’s late mother, who loved to play the piano in a small music room whose floor was often covered with paper scores.

Colors selected and sampled from Monet’s mural also underpin another series of monochromes that introduce a new technique and a new materiality: instead of stamping words, Khan uses a type-mounted roller, a hybrid of letterpress printing and Buddhist prayer wheels, to move oil paint around the canvas, sometimes scraping away to reveal the acrylic coat underneath. The result is necessarily messier, the lines earthier and more askew, than the orderly spacing and margins of the stamp paintings. “It’s much more expressive and fast,” Idris Khan explains. “You’ve only got a few hits until it goes too far.”

La pièce principale de l’exposition, soit une grille d’aquarelles monochromes intitulées After the Reflection, déconstruit Reflets verts, l’une des huit compositions murales de Claude Monet consacrées aux Nénuphars de Giverny, conservée au musée de l’Orangerie à Paris. Idris Khan a d’abord extrait ce qu’il estime être les trente couleurs les plus importantes de cette peinture, avant de faire appel à un logiciel synthétiseur pour en générer le profil sonore en fonction de ses gradations et modulations. La transcription musicale obtenue se voit ensuite estampillée à la surface de chacune des aquarelles, puis partiellement recouverte avec des collages réalisés à l’aide de véritables partitions de musique – évoquant la mère défunte de l’artiste, qui aimait jouer du piano dans une petite salle de musique dont le sol était souvent jonché de partitions.

Les couleurs empruntées à cette peinture de Claude Monet et sélectionnées par l’artiste sous-tendent également une autre série de monochromes qui introduisent une nouvelle technique et une nouvelle matérialité. Au lieu de tamponner les mots, Idris Khan utilise ici un rouleau recouvert de caractères d’imprimerie – un objet hybride rappelant tout à la fois les rouleaux d’impression typographique et les moulins à prières bouddhistes – de sorte à faire glisser la peinture à l’huile à la surface de la toile, voire à la racler partiellement pour révéler la couche d’acrylique sous-jacente. Le résultat est inévitablement plus tourmenté, les lignes plus irrégulières et empâtées, que pour les peintures au tampon qui affichent quant à elles des marges et des intervalles plutôt bien calibrées. « C’est beaucoup plus expressif et rapide », indique Idris Khan. « On a le droit qu’à quelques coups de rouleaux. »