Biting the Hand That Feeds est une série de dessins inspirés par les stratégies que nous développons en tant qu’individus pour faire face à l’autorité, notamment l’agression passive, l’agression directe, la passivité, la complaisance et/ou l’impuissance, et les racines de ces mécanismes dans la petite enfance et les traumatismes.

La série a évolué vers une exploration de l’idée de l’orange sanguine et de la relation vampirique entre l’enfant et le parent - la façon dont ils se « mangent » l’un l’autre. La relation de pouvoir se situe symboliquement dans la bouche et dans l’estomac. L’orange est quelque chose que nous mangeons, qui nous donne de l’énergie, de la puissance et de la vitamine C, et elle rappelle aussi un globe, qui, dans les dessins baroques, représentait le pouvoir.

D’après l’écrivain Estelle Hoy : « [la] chair [de l’orange sanguine] est formée par les jours chauds et les nuits fraîches » - cela m’a fait penser au manque de fiabilité des sentiments humains, à la façon dont nous passons par des phases émotionnelles de chaud et de froid, à l’incohérence et au manque de fiabilité des symboles de l’autorité et du pouvoir. L’idée d’un parent incohérent.

J’ai également cherché à imiter un effet de fumée, créant ainsi une image entre l’inondation et l’incendie, qui sont tous deux des catastrophes. D’une certaine manière, cette série a été réalisée dans des circonstances catastrophiques (pandémie, crise climatique), ce qui constitue le contexte politique plus large des dessins. L’histoire narrative sur la parentalité et les idées de domination, de passivité et de soins est toujours immergée, inondée ou issue d’un contexte ou d’un environnement « incendiaire ». C’est un environnement dans lequel les choses sont inflammables, où elles peuvent prendre feu, où les choses sont hors de contrôle. Un sentiment constant de danger et de menace.