Michel François est un artiste conceptuel réalisant sculptures, vidéos, photographies, imprimés, peintures et installations. Il ne revendique aucun style de signature mais crée un réseau de connexions changeantes entre ses œuvres lors de chaque exposition. Les titres de ses expositions personnelles soulignent souvent son intérêt pour la réalité contemporaine, les bureaux, les environnements domestiques, la surveillance, la psychologie et l’état policier. Pour n’en citer que quelques-uns: état de l’être, placardage urbain, bureau élargi, déjà vu, théâtre des opérations et éléments de preuve. Les significations de ses œuvres s’accumulent avec le temps et varient en fonction de leur disposition dans l’espace ou du contexte. De manière similaire à celle des artistes de l’Arte Povera, François utilise une grande économie de moyens pour transformer des objets et des matériaux apparemment simples, ou des traces d’événements passés, en porteurs de sens profondément résonnants. Son travail peut être vu comme l’exploration de la cause et de l’effet, et la manière dont les gestes simples peuvent changer le statut d’un objet ou avoir des conséquences importantes. 

« Enroulement » est le résultat de l’enroulement de papier sur lui même dans un mouvement d’expansion régulier et métronomique. Le temps, la répétition agit donc sur l’espace qui se développe suivant un modèle organique.
La régularité mécanique de cet enroulement est toutefois interrompue par l’incorporation de corps étrangers, ici des éclats de verre, provoquant des accidents bouleversant sa forme momentanément. La poursuite de l’enroulement de papier digère ensuite cette transformation et la sculpture récupère sa forme circulaire, jusqu’à l’avènement d’un prochain accident. 
L’artiste donne vie au terme « entropie » désignant dans la thermodynamique classique, une fonction d’état extensive, en d’autres termes, une fonction d’état proportionnelle à la quantité de matière en présence.
Il s’agit de la représentation d’un espace-temps oscillant entre mémoire et amnésie dont l’expansion est interrompue mais toujours potentielle à l’image de la Vie.