L’utilisation du coton par Lee Ufan est courante dès 1969, alors qu’il se lie à la mouvance japonaise Mono-ha (« L’École des choses »), dont il est l’un des principaux théoriciens, prônant un usage de matériaux bruts et une retenue dans l’intervention et le geste artistique. Jouant de spectaculaires et poétiques effets de contrastes, l’artiste met en relation le coton avec l’acier ou avec des pierres : le coton est blanc et vaporeux, il évoque la légèreté et la douceur, pourtant il semble ici avoir une densité suffisante pour soutenir de lourdes plaques métalliques qui devraient l’écraser. Par une mise en situation des matières entre elles, Lee Ufan souligne
leurs caractéristiques propres.

Lee Ufan made frequent use of cotton early in his career, in the late 1960s, when he was connected with Japan’s Mono-ha movement, as one of its principal theorists. Cotton was most often combined with sheet steel, in a spectacular and poetic play of contrasts. Cotton and steel are both natural materials, yet they look different in every way: cotton is white, lightweight, soft, yielding. It seems to cosset the dark, constraining, man-made metal sheets. By establishing a relationship between raw and manufactured materials, Lee Ufan emphasizes their specific characteristics.